La Langue des oiseaux comme

langage de l'Âme du monde

Conférence en ligne de Mohammed Taleb

lundi 27 janvier 2025, de 19h à 20h30

Mots-clés : linguistique symbolique, écopsychologie, anthropologie de l'imaginaire, histoire des belles-lettres et des civilisations, compagnonnage

 

Par le biais de la grande psychologue jungienne Marie-Louise von Franz, le courant écopsychologique dans lequel je m’inscris pose la question suivante : si l’âme singulière a pour langage le rêve, quel pourrait être le langage de l’Âme du monde ? La réponse est : ce sont les contes, les récits mythiques, les légendes, les épopées, les sagas, les fables, les fabliaux, ainsi que les romans de chevalerie et les chansons de geste.

Dans cette perspective, la Langue des oiseaux doit être envisagée comme une expression universelle qui transcende les frontières culturelles et temporelles. On la retrouve dans de multiples aires de civilisations : la Grèce antique, l’Europe médiévale, le monde arabo-musulman, entre autres. Elle incarne une vision du monde où l’humain et la nature ne font qu’un, où chaque mot, chaque sonorité, devient une invitation à réactiver notre mémoire collective et à stimuler notre imagination active.

Cependant, nous ne sommes pas ici sur le terrain de la linguistique en tant que science académique. La vérité de la Langue des oiseaux réside ailleurs ; c’est pourquoi il est essentiel de ne pas tout confondre. Cette vérité ne relève pas de la preuve, mais de l’épreuve. Elle n’est pas affaire de concepts, mais d’images et de symboles. Ici, la subjectivité et la créativité littéraire sont pleinement à l’œuvre.

La Langue des oiseaux repose sur des techniques linguistiques sophistiquées telles que l’étymologie symbolique, la permutation des lettres, la décomposition syllabique et l’analyse de la graphie des lettres. Chaque mot devient un champ de possibles, où les sons et les formes se déploient pour révéler des sens cachés, inédits, voire troublants. Par exemple, en jouant avec les anagrammes ou en explorant les racines anciennes des mots, cette langue permet de dévoiler des vérités profondes, souvent masquées par le langage courant.

Appelée « Langue des Anges » (Dante), « Langue Verte » (Fulcanelli), « Dive Bouteille » (Rabelais), « Gay Savoir » ou « Gay Science », la Langue des Oiseaux fut employée par les troubadours et trouvères, et utilisée par des auteurs comme François Villon, François Rabelais ou Cyrano de Bergerac. Propre à chaque pays et à chaque langue, elle fut également mise en œuvre par des écrivains étrangers tels que Miguel de Cervantès (Don Quichotte) ou Jonathan Swift (Gulliver). Dans le monde arabe, on la nomme la « Science des lettres ». Aujourd’hui, la Langue des Oiseaux retrouve ses lettres de noblesse.

Cette conférence vise d’abord à faire découvrir aux participant-e-s ce qu’est la Langue des oiseaux, ses outils spécifiques et les systèmes de cryptage et de décryptage qu’elle utilise pour interpréter les textes littéraires, notamment les contes et la poésie.

Mais, au-delà de la Langue des oiseaux, j’espère, avec cette conférence, vous emmener sur les chemins d’une philosophie langagière de l’Âme du monde, afin, pour reprendre le programme romantique, d’apprendre à habiter la terre en poète.

 

Inscriptions et renseignements : culturegenerale@mohammedtaleb.info

Tarif : 25 euros (réduction : 15 euros pour les étudiants, retraités, précaires)

La conférence sera enregistrée. Celles et ceux qui ne peuvent pas être présent-e-s lors de la conférence, ce lundi 27 janvier, peuvent en faire l’acquisition aux même conditions. Le fichier audio de la conférence sera envoyé directement vers la boite de réception de leurs mails.

 

Qui suis-je ?

Écrivain algérien, je suis formateur en Éducation relative à l'Environnement, auteur de nombreux ouvrages dans les domaines de l'Éducation relative à l'Environnement, de l'écologie dans les pays du Sud, et de l'histoire de la littérature.

Je suis également chercheur collaborateur à l’international du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ; et j'anime le site internet « Arpenter les Humanités environnementales et culturelles » : https://www.humanitesecologiques.eu/