Theodore Roszak vers une écopsychologie libératrice [2015]

Éditions Le Passager clandestin, Coll. : "précurseur·ses de la décroissance"

ISBN : 978-2-36935-027-9

108 pages 

 

Pour Theodore Roszak, sortir de la crise écologique ne signifie pas proposer une gestion plus efficace et plus rationnelle des « ressources de l’environnement ». Il s’agit d’affirmer la nécessité d’une rupture essentielle avec le fond même de la modernité, du capitalisme et du rationalisme.

L’un de ses mérites est de rappeler que le capitalisme tire sa force de sa capacité à produire, à faire consommer, mais aussi à dévoyer, à manipuler les critiques qui lui sont faites. Afin d’éviter cette récupération, les mouvements contestataires qui défendent les idéaux de la paix, de l’écologie et de la justice sociale doivent puiser dans la longue mémoire des peuples, à la recherche des fragments d’histoire, des mythes, des images, des cultures, des expériences qui sont littéralement en rupture avec la modernité techno-industrielle, sa science et son esprit de calcul. Ces mouvements ne libéreront le futur que s’ils décolonisent le passé, en faisant de celui-ci une mémoire vivante.

Pionnier de la « contre-culture », il approfondit sa pensée dans les années 1990, introduisant la notion d’écopsychologie. À la fois politique et spirituelle, thérapeutique et artistique, et foncièrement anticapitaliste, l’écopsychologie soutient que l’homo œconomicus est une caricature d’humanité, un humain mutilé car amputé des profondeurs de son être et de ce qui fait sa dignité : son imagination créatrice, son lien social, sa capacité à symboliser, sa conscience visionnaire.

Historien, sociologue et romancier étasunien, Theodore Roszak (1933-2011) a joué un rôle majeur dans l’essor et le développement de la contestation des années 1960-1970). Ses ouvrages, qui puisent à des sources politiques, mais aussi spirituelles et poétiques, sont une puissante critique de la civilisation techno-industrielle. Dans les années 1990, il contribue à la mise en place de l’écopsychologie, qui affirme la continuité entre la vie de l’âme et la Nature vivante. Il est l’auteur de Vers une contre-culture (Stock, 1970),  L’homme planète (Stock, 1979)… et d’ouvrages de fiction dont certains sont des best-sellers, comme La conspiration des ténèbres, thriller historique qui nous interroge sur le pouvoir qu’exerce sur chacun le scintillement des images cinématographiques…